Monnaie, Postume, Sesterce
Trèves - TTB - Bronze - RIC:144var
Vendue
Postumus, Sestertius, Trèves, AD 260-269, TTB, Bronze, RIC:144var.
buste lauré, drapé et cuirassé à gauche, levant la main droite
Galère voguant à droite avec quatre rameurs et un timonier tenant le gouvernail
Ce Sesterce avec le portrait de l'empereur lauré à gauche est extremement rare. De plus, l'exergue au reverse présente SC au lieu de AVG. Probablement inédit et unique à ce jour.
IMP C POSTVMVS P F AVG
LAETITIA SC
12.34 gr
Postume
- Empereur des Gaules / Usurpateur romain : 260 - 269 apr. J. -C.
- Période : Les Trente Tyrans
La date de naissance de Marcus Cassianus Latinius Postumus nous est inconnue et ses origines restent obscures (probablement gauloises). Gouverneur d’une province de Gaule, il aide l’empereur Gallien à repousser les attaques des Francs aux frontières de l’Empire. Galvanisées par son succès, ses troupes le proclament empereur en 260.
Mais, contrairement à d’autres avant et après lui, au lieu de revendiquer l’Empire tout entier, il se contente de créer l’Empire des Gaules et d’établir sa capitale à Cologne. Et l’Empire romain est suffisamment instable pour qu’à défaut de lui reconnaître une certaine légitimité, Gallien lui octroie une tranquillité certaine. Si l’armée l’a fait empereur, c’est elle qui l’assassine en 269 suite à une sédition alors qu’il tente de dissuader ses troupes de piller la cité de Mayence.
Economie et monnaie
Si le règne est partiel et sa légitimité toute relative, Postume s’avère relativement actif sur le plan monétaire. L’empereur des Gaules est tout à fait romain dans l’âme et sa monnaie l’est également. Ayant à sa disposition des mines d’argent en Espagne et son territoire comprenant deux gros ateliers monétaires, Cologne et Trèves, il émet des aurei et des constantiniens de meilleur aloi que ceux émis par Rome. Cela lui permet de juguler, un temps tout du moins, l’inflation galopante. En revanche son double sesterce en bronze est un échec, trop peu lourd par rapport au “simple” sesterce.
Illustration : gravure extraite du livre "Portraits des empereurs romains" réalisée par Giovanni Battista de'Cavalieri (1592)
Du bronze
Le bronze (ou airain chez les poètes) est un alliage extrêmement ancien dont l’origine remonte à environ 2 000 av. J.-C.. Autrement dit… à l'âge du bronze (ça ne s’invente pas). A cette époque reculée, il s’agissait d’ajouter de l’étain au cuivre dans une proportion de 10%. On s’en servait notamment pour des objets luxueux tels que des épées, des casques, des épingles ou encore des ornements de chars.
Ce n’est toutefois pas anodin car, en coiffant un casque en bronze, vous vous trouviez déjà bien lesté d’environ 3 kilos sur le crâne. Alors avec l’épée et l’armure en sus… Allez donc avancer !
Le poids lourd des alliages donc*.
Les premières monnaies occidentales en bronze remontent probablement à la fin du IVème siècle av. J.-C., en Grèce.
Si les monnaies sont antiques il est en revanche plus délicat de dater l’apparition d’un mot spécifique pour cet alliage. La trace la plus ancienne dont on disposerait serait un manuscrit vénitien en grec du XIème siècle mais il n’est pas impossible qu’il ait été utilisé avant.
De nos jours, le bronze monétaire est un alliage de cuivre (majoritaire) avec de l’étain (minoritaire) et d’autres métaux comme par exemple le zinc qui améliore la coulabilité ou encore le nickel qui durcit l’alliage. Ses qualités principales sont indéniablement sa grande résistance à la corrosion et à l’usure mécanique ainsi que... son aspect esthétique.
La patine du bronze peut varier, allant du vert-de-gris au noir, en passant par le brun.
*En réalité, si l’on passe sur le jeu de mots, le cuivre ou le cupronickel ont, par exemple, une densité supérieure.
Une qualité “TTB”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de main en main et de poche en poche, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est, quant à lui, clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.