Postume, Antoninien, 266-267
Trèves - Argent - SUP+ - RIC:329
Vendue
Buste de Postume, radié, drapé, cuirassé, à droite.
Sérapis, drapé, debout à gauche, levant la main droite et tenant un sceptre de la main gauche ; à l'arrière-plan, un récipient
Pour la datation précise et l'atelier, voir RIC vol. V.4, The Gallic Empire, 304. Nettoyée, avec quelques points de corrosion sur les deux faces.
IMP C POSTVMVS P F AVG
SERAPI COMITI AVG
3.9 gr
Postume
- Empereur des Gaules / Usurpateur romain : 260 - 269 apr. J. -C.
- Période : Les Trente Tyrans
La date de naissance de Marcus Cassianus Latinius Postumus nous est inconnue et ses origines restent obscures (probablement gauloises). Gouverneur d’une province de Gaule, il aide l’empereur Gallien à repousser les attaques des Francs aux frontières de l’Empire. Galvanisées par son succès, ses troupes le proclament empereur en 260.
Mais, contrairement à d’autres avant et après lui, au lieu de revendiquer l’Empire tout entier, il se contente de créer l’Empire des Gaules et d’établir sa capitale à Cologne. Et l’Empire romain est suffisamment instable pour qu’à défaut de lui reconnaître une certaine légitimité, Gallien lui octroie une tranquillité certaine. Si l’armée l’a fait empereur, c’est elle qui l’assassine en 269 suite à une sédition alors qu’il tente de dissuader ses troupes de piller la cité de Mayence.
Economie et monnaie
Si le règne est partiel et sa légitimité toute relative, Postume s’avère relativement actif sur le plan monétaire. L’empereur des Gaules est tout à fait romain dans l’âme et sa monnaie l’est également. Ayant à sa disposition des mines d’argent en Espagne et son territoire comprenant deux gros ateliers monétaires, Cologne et Trèves, il émet des aurei et des constantiniens de meilleur aloi que ceux émis par Rome. Cela lui permet de juguler, un temps tout du moins, l’inflation galopante. En revanche son double sesterce en bronze est un échec, trop peu lourd par rapport au “simple” sesterce.
Illustration : gravure extraite du livre "Portraits des empereurs romains" réalisée par Giovanni Battista de'Cavalieri (1592)
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.